Sens interdit ?
Publié : mar. août 14, 2018 7:10 am
Le bluegrass est une musique terriblement blanche et ça ne semble pas près d'évoluer, la prestation de Rhiannon Giddens en 2017 à la réunion de l'IBMA n'aura peut-être finalement servi que d'alibi.
Pourtant, si les racines européennes sont nombreuses, elles sont loin d'être les seules. Le banjo n'a pas ses origines à Cork, le dobro n'est pas soudainement apparu aux USA par l'opération du Saint-Esprit et certaines fiddle tunes sont particulièrement colorées. Bill Monroe est loin d'être le seul "father of bluegrass music", mais il a bien su vendre son image et ce n'est que l'habituel jeu du business.
Jusque là, je n'enfonce que des portes ouvertes. Mais tout de même, cette habitude états-unienne de réécrire l'histoire à coup de de pub et de com me reste en travers. Je suis d'une génération qu'Hollywood et consorts ont travaillé à formater à coup de westerns ("ouh les méchants indiens"), puis de films d'explorateurs ("ouh les méchants sauvages africains"), de Disniaiseries ("ouh les méchants alors que nous sommes bien sûr gentils"), mais aussi à coups de musiques main stream et de millions d'albums promus et donc vendus.
Mais mon propos principal est ici : et si la promotion de notre musique adorée prenait aujourd'hui la forme d'une réécriture (tacite et discrète, voire tabou) du présent ?
En fait, notre joyeux enthousiasme (et le mien ne se dément pas) fait venir en Europe de nombreux musiciens états-uniens (que j'adore pour la plupart), qui font donc ici légalement du business, ce qui est normal. Mais... Quid des musiciens de bluegrass européens à jouer LEGALEMENT de nos jours aux Etats-Unis ? Et pourtant, il y a aujourd'hui de sacrées pointures sur le vieux continent, que ce soit en France, en Allemagne, en République Tchèque, en Belgique, Italie, Slovaquie etc.
Beaucoup d'entre nous savent que c'est compliqué pour un étranger de jouer au "pays de la liberté" pour des raisons de lois et règlements syndicaux, sans savoir précisément de quoi il retourne. On entend même des histoires de musiciens européens trop bavards refoulés dès l'aéroport.
IBMA (INTERNATIONAL Bluegrass Music Association) peut-elle intervenir pour favoriser de réels échanges, dans les deux sens ? Son "I" n'est-il pas là pour "international" ?
Cet "échange à sens unique", voir "à sens interdit", me gène aujourd'hui franchement, et j'aimerais beaucoup avoir votre sentiment à tous, ou/et vos informations. Après tout, je suis peut-être complètement à côté de la plaque.
Pourtant, si les racines européennes sont nombreuses, elles sont loin d'être les seules. Le banjo n'a pas ses origines à Cork, le dobro n'est pas soudainement apparu aux USA par l'opération du Saint-Esprit et certaines fiddle tunes sont particulièrement colorées. Bill Monroe est loin d'être le seul "father of bluegrass music", mais il a bien su vendre son image et ce n'est que l'habituel jeu du business.
Jusque là, je n'enfonce que des portes ouvertes. Mais tout de même, cette habitude états-unienne de réécrire l'histoire à coup de de pub et de com me reste en travers. Je suis d'une génération qu'Hollywood et consorts ont travaillé à formater à coup de westerns ("ouh les méchants indiens"), puis de films d'explorateurs ("ouh les méchants sauvages africains"), de Disniaiseries ("ouh les méchants alors que nous sommes bien sûr gentils"), mais aussi à coups de musiques main stream et de millions d'albums promus et donc vendus.
Mais mon propos principal est ici : et si la promotion de notre musique adorée prenait aujourd'hui la forme d'une réécriture (tacite et discrète, voire tabou) du présent ?
En fait, notre joyeux enthousiasme (et le mien ne se dément pas) fait venir en Europe de nombreux musiciens états-uniens (que j'adore pour la plupart), qui font donc ici légalement du business, ce qui est normal. Mais... Quid des musiciens de bluegrass européens à jouer LEGALEMENT de nos jours aux Etats-Unis ? Et pourtant, il y a aujourd'hui de sacrées pointures sur le vieux continent, que ce soit en France, en Allemagne, en République Tchèque, en Belgique, Italie, Slovaquie etc.
Beaucoup d'entre nous savent que c'est compliqué pour un étranger de jouer au "pays de la liberté" pour des raisons de lois et règlements syndicaux, sans savoir précisément de quoi il retourne. On entend même des histoires de musiciens européens trop bavards refoulés dès l'aéroport.
IBMA (INTERNATIONAL Bluegrass Music Association) peut-elle intervenir pour favoriser de réels échanges, dans les deux sens ? Son "I" n'est-il pas là pour "international" ?
Cet "échange à sens unique", voir "à sens interdit", me gène aujourd'hui franchement, et j'aimerais beaucoup avoir votre sentiment à tous, ou/et vos informations. Après tout, je suis peut-être complètement à côté de la plaque.