mandotof a écrit :... C'est pas possible que la musique soit aussi méprisée dans ce pays !
Très juste, d'ailleurs il n'y a qu'à voir l'acharnement avec lequel ils ont fait voter l'inutile et liberticide loi Hadopi malgré toutes les mises en garde et toutes les objections justifiées auxquelles ils ne répondaient même pas faute d'arguments plausibles. C'est un signal qui ne m'a pas échappé, mais qui est cependant passé relativement inaperçu dans le grand public, dans le sens du problème que tu soulèves.
C'est dans la droite ligne des projets de nos gouvernants dans "l’intérêt" des puissants du show business (les majors du disque entre autres).
Mais c'est pour le bien des artistes, voyons ! De quels artistes parle-t-on ? Mais les nantis bien sûr, quelle question. Les autres n'existent pas.
Pour la SACEM, c'est pareil. Dans le temps, on remplissait une liste des morceaux joués avec les noms d'auteurs et l'argent leur revenait (en partie bien sûr, mais bon).
Maintenant de plus en plus de bars et d'autres lieux où on peut encore jouer de la musique sont conventionnés avec elle et il n'y a plus besoin de liste.
Mais alors comment savent-t-ils quels auteurs sont concernés ?
Eh bien ils ne le savent pas !
L'argent est tout simplement partagé au prorata du volume de leurs prestations entre les artistes (dont, pour la grande majorité, les plus "grands", les nantis de tout à l'heure), et les frais de fonctionnement de la SACEM (le président, dit-on, est une des grandes fortunes de France).
A part çà ?
Eh bien ce n'est pas tout !
Ils y a la législation restrictive sur les spectacles et les intermittents du spectacle.
On constate tout les jours la galère pour les musiciens professionnels pour obtenir des organisateurs occasionnels (avec les gros professionnels, çà va à peu près) une déclaration et un règlement du "GUSO" pour leur permettre d'avoir l'assurance maladie, une retraite décente, et de couvrir leurs autres charges sociales.
D'un autre côté, c'est sûr que pour ces petits organisateurs, çà représente quand même environ 80% en plus sur leur budget et c'est énorme pour eux, ce qui les fait souvent renoncer à des musiciens.
Résultat un frein de plus au spectacle musical.
D'autant plus que, si on suit la loi à la lettre, ce n'est pas seulement les musiciens professionnels pour lesquels on doit déclarer un GUSO, mais tous les musiciens, même amateurs, à partir du moment où ils sont rémunérés, et cela même si par ailleurs ils sont couverts par les charges sociales de leur propre profession ou de leur retraite et n'en ont donc pas besoin.
Ces cotisations profiteront aux professionnels me direz-vous.
Peut-être mais auxquels, encore à ceux déjà cités ? Sinon par quels mécanismes ?
Ceux qui galèrent n'auront de toutes façons pas assez de "points" pour en profiter.
Ai-je oublié quelque chose (les "nuisances", le "bruit", "l'Ordre Public"...)? C'est bien possible, mais n'en jetez plus, c'est déjà trop !
Jesse.