Page 15 sur 20

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : ven. nov. 09, 2012 2:49 pm
par ilipus
grassmatinee a écrit :Ah Jesse!!! Tu es vraiment un Gentleman...
C'est dur d'avoir encore à se justifier d'oser fonctionner selon ses propres règles!!!
8)
(Ecrit avant le message d'Ilipus, et maintenu.)
Ben justement, comme en gros, on parle de boeuf et d'intégration "à l'arrache", fonctionner ça devrait vouloir dire "ne pas avoir de problème pour s'intégrer dans une grille qu'on découvre au fur et à mesure qu'on est en train de la jouer".
Un truc qui fonctionne, c'est un truc qui marche, pas un truc qui tombe en rideau au moindre prétexte.
Jouer en groupe constitué se produisant sur scène, avec arrangements bossés est une chose, mais taper le boeuf en est une toute autre, je ne mélange pas les deux.

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : ven. nov. 09, 2012 2:53 pm
par remco
ilipus a écrit :
grassmatinee a écrit :Ah Jesse!!! Tu es vraiment un Gentleman...
C'est dur d'avoir encore à se justifier d'oser fonctionner selon ses propres règles!!!
8)
(Ecrit avant le message d'Ilipus, et maintenu.)
Ben justement, comme en gros, on parle de boeuf et d'intégration "à l'arrache", fonctionner ça devrait vouloir dire "ne pas avoir de problème pour s'intégrer dans une grille qu'on découvre au fur et à mesure qu'on est en train de la jouer".
Un truc qui fonctionne, c'est un truc qui marche, pas un truc qui tombe en rideau au moindre prétxte.
improvisation non ?
pas facile pour tous et moi le premier
Rémi

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : ven. nov. 09, 2012 2:56 pm
par ilipus
non remco, pas improvisation, juste appropriation de la structure harmonique de la grille.
L'improvisation, c'est encore un autre débat, encore plus tâtillon, dans lequel je ne m'engage pas puisque l'impro, j'ai jamais su faire.

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : ven. nov. 09, 2012 8:30 pm
par JeePee
Le gros problème que je constate, (et c'était exactement le même que je constatais avec ma mère, pianiste professionnelle, médaillée du conservatoire, professeur de musique, donc, incontestablement, quelqu'un qui savait ce qu'est la musique) c'est que la mélodie n'est pas comprise au niveau des organes des sens, et en particulier par l'ouïe. Pour beaucoup, on change d'accord au moment T parce que c'est écrit sur la partoche ou la grille, mais on ne l'a pas vu venir, on ne sait pas pourquoi.
Ma mère pouvait, à la simple lecture d'une mélodie écrite en solfège "calculer" en temps réel quel accord elle devait jouer à tel endroit de la partition. C'était déjà beaucoup plus difficile pour elle si l'accord était écrit, comme dans le real book (en musique classique, le chiffrage des accords n'est pas le même que celui que nous utilisons), mais s'il fallait jouer "d'oreille", ou accompagner un gugusse dans mon genre sans partition et sans note d'aucune sorte, c'était mission impossible !!! Quant aux grilles d'accords, elle n'y voyait qu'une espèce de cartouche d'hiéroglyphes parfaitement incompréhensible. Et, jamais, elle n'a compris comment j'arrivais, en quelques minutes, moi qui n'avais pas le centième de ses connaissances, à jouer la basse, puis la rythmique des disques des Shadows dont j'étais fan, simplement en écoutant. Et ça n'a rien à voir avec une soit disant oreille absolue, dont je ne bénéficie d'ailleurs pas.
Donc il faut arrêter tout de suite d'évoquer la nécessité d'être une flèche en théorie: ma mère l'était. Je ne l'ai jamais été (quoi que certains en pensent) mais j'ai "compensé" par une qualité d'écoute "utile", c'est à dire non "contemplative".
Il faut apprendre à écouter, mais pas une écoute "esthétique" qui n'apporte rien, une écoute qui est à la recherche des sons qui se combinent pour former une mélodie harmonisée et, tant mieux si on découvre une nouvelle manière d'accompagner un morceau. Un bon exercice que je faisais avec les gamins consistait à taper des mains à chaque changement d'accord. Pas "après" un changement d'accord, quand on a constaté que "ça" avait changé, mais en même temps que les musiciens changeaient d'accord, comme si on jouait. Et bien, on est étonné de constater que beaucoup de musiciens classiques ou folk sont incapables de réussir cet exercice simple sans aucune note.
Dans le folk (et le bluegrass en est une forme), la musique n'est écrite qu'à postériori: dans sa dynamique normale, c'est du bouche à oreille, "écoute et regarde"... donc cette écoute est essentielle. Les grilles, les tablatures, les transcriptions en solfège ne sont venues que beaucoup plus tard, des dizaines d'années plus tard... et ne reproduisent qu'un choix limité de variations de thèmes parmi des milliers. Ce me qui permet de penser que jouer d'après partition représente la manière de jouer la plus éloignée de la réalité. Mais nous, qui jouons cette musique... qui n'est pas la nôtre (snif) devons, bien souvent passer par là parce qu'il nous manque la vue de ce que jouent les autres. Encore que je crois bien qu'internet a changé la donne là aussi: depuis internet et les accès aisés aux sources, il est possible d'apprendre à jouer comme ils le font là bas, en écoutant et en regardant les doigts des zicos.
Lorsque j'ai commencé le bluegrass, j'étais persuadé que Caravan, Jordu, No expectation... en étaient des classiques parce que le seul disque que je possédais était "Someting Auld, something newgrass, something borrowed, something bluegrass". C'est dire si l'accès à l'info était hard... on ne parlait pas de partitions ou de grilles, encore moins de tablatures. Ca n'existait, tout simplement, pas, il n'y avait pas de "profs" non plus, fallait se démerder, mais on jouait comme des enragés.
Trop d'info tue l'info ?

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : sam. nov. 10, 2012 2:08 am
par ilipus
Ouaip, tu tombes dans le même panneau que moi Jepee: tu juges.
Tu juges ce que tu fais comme ce qu'il faut faire, et ce que font ceux qui ne s'embarquent pas sans papiers comme ce qu'il ne faut pas faire.
T'es donc aussi con que moi au final (et c'est pas un scoop).
Ceci étant dit, ce que tu racontes sur l'écoute "active" résonne à mes oreilles -en l'occurrence à mes yeux plutôt- comme la révélation d'un grand secret.

Le groupe qui joue sur scène, c'est comme une troupe d'acteurs qui joue une pièce en public.
Les discussions qu'ils nous proposent d'écouter sont écrites et font leur effet.
Si un mec oublie son texte, ça devient marrant parce que là, tout le monde doit se démerder.
Un boeuf, c'est pareil, sauf que la discussion est en live et que personne ne sait vraiment qui va dire quoi, à commencer par celui qui est en train de "parler".
Nous savons tous faire ça en discutant, vous faisons des boeufs de mots à chaque fois qu'on se cause à table.

Ecouter comme tu le décris, c'est apprendre à comprendre ce qui est en train de se dire musicalement, c'est deviner les fins de phrases, c'est anticiper sur la suite parce qu'on fait partie des interlocuteurs présents.
"C'est bon ce qu'on mange, mais c'est fade, ça demande à être relevé, pouvez vous me passer le..."
-sel
-poivre
bonnes réponses
-beurre
-vin
Réponses à côté, mais vous avez compris que vous deviez finir la phrase
-allo maman?
-patron, il est bien le film.
Là faut revoir la copie, ou arrêter de lire des réponses toutes faites, écrites sur des papiers, qui ne correspondent pas au contexte.
Ecouter, c'est être sensible aux appels. Boeuffer, c'est exactement comme quand on danse en couple, le mec guide sa partenaire. Les bras doivent être toniques pour pouvoir envoyer et recevoir les impulsions (de la même façon, en boeuf, les oreilles doivent être ouvertes pour pouvoir suivre ce qui se passe). Une fille qui a les bras tous mous, on ne peut pas la faire tourner, ce sont ses coudes qui reculent quand on lui pousse sur le bras. (De la même façon, en boeuf, le mec à papier va louper les breaks, les fins, les enchaînements en cours de route sur un autre morceau... il va être capable de jouer red haired boy jusqu'au bout alors qu'on est passé sur salt creek par exemple)
Alors pour compenser, pour faire illusion, y a également en magasin des filles qui tournent toutes seules, qui "dansent" toutes seules, sourdes à toute notion de communication "par le bras" avec leur partenaire, tout simplement parce qu'on ne leur a encore jamais expliqué comment ça marche et surtout parce que depuis toujours "elles ont toujours fait comme ça" (elles fonctionnent comme ça dirait m@t). Pareil en boeuf, le mec à papier fait son truc, pendant que les autres mecs à papier font leur truc... comme des mecs qui parleraient tous en même temps... y a des guitaristes à papier qui font un solo en même temps qu'un autre fait le sien sur une mando, sans s'apercevoir de rien)
Quand on sait danser et qu'on se retrouve à devoir gérer une nana qui part dans tous les sens, ou qui ne répond pas aux impulsions qu'on lui envoie, c'est toujours les mêmes choses qui viennent à l'idée:
1 Faudrait quand même lui expliquer comment ça marche... mais ça va prendre du temps, je vais encore faire "mon prof" et pendant ce temps là, on ne dansera pas.
2 je la plante là et je ne m'emmerde pas... mais on va dire que je ne suis pas ouvert.
3 je termine pour faire bonne figure mais on ne m'y reprendra pas... je fais dans le social mais y a des limites.

En tous cas, une chose est sûre, on ne prend aucun plaisir à faire semblant de danser avec ce genre de partenaire, parce que le partenaire, il est dans sa bulle d'autiste et il se passe queudale point de vue partage.

Le boeuf, c'est EXACTEMENT pareil. Tout passe par des appels musicaux, des regards, des expressions du visage, il s'en dit autant silencieusement qu'avec les instruments pour que ça puisse tourner.
Le gars qui fait le boeuf avec une partition... le nez dans le guidon... il ne pige rien à ce qu'il se passe, tout ce qu'il y a à vivre lui échappe complètement.
Alors que dire d'un boeuf où tout le monde sort ses papiers... le muet va dire au sourd d'écrire ce qu'il a entendu à l'aveugle?

Avec jeepee, on est tombé à vichy sur un mec qui commençait la mando. Jeepee lui a montré les accords de base, puis comment faire des pompes.
Après, l'exercice, c'est que le mec devait changer d'accord en se basant sur les appels que je lui faisais à la gratte.
D'une grille simple, comme nine pound hammer, on a fait un truc qui à la fin n'y ressemblait plus du tout et le mec suivait sans problème parce qu'il ECOUTAIT, on communiquait ensemble.
Je reste persuadé que ce mec à fait plus de chemin en 1 heure que d'autres en 10 ans.

Voilà, c'est pas un jugement, c'est juste un constat.
Si je juge, je dis: Y a des façons de s'y prendre qui impliquent un échec.
Si je ne juge pas, j'explique un point de vue en disant tout ce que je viens d'écrire.

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : sam. nov. 10, 2012 10:23 am
par mandotof
bon, avant d'aller au marché, je met mon grain de sel ou poivre ...
la jam c'est s'adapter
la jam c'et pas jouer et rejouer le truc que l'on connais pas coeur pour "montrer" aux autres son petit talent, mais plutôt partir en risque et se "lacher" (je joue pas le morceau parce que je ne le connais pas .... pfffff )
la jam c'est etre présent à son tour, et pas avant, mais surtout essayer de mettre en VALEUR celui ou celle qui fait un chorus : le porter dans son chorus !
la jam c'est le contraire de jouer seul, c'est arreter de se regarder le nombril, et faire attention aux nombrils des autres
la jam c'est un peu comme faire l'amour, comme le dis si bien Ilipus
la jam c'est APPRENDRE DES AUTRES

j'en passe et des meilleurs.
Ce que je constate souvent en jam, ce sont des égoïsme latents qui s'expriment, des gens qui veulent "montrer", "se montrer", "prouver" quelque chose, se concurrencer quand plusieurs instruments du meme type y jouent.
"suis-je meilleur ou moins bon que l'autre"
"il m'enerve celui là il joue trop bien"
" j'suis dégouté, ils sont trop bons, je peux pas jouer"

la jam c'est ECOUTER LES AUTRES : pour une fois, c'est pas souvent non ? Ca change de jouer seul non ?
j'en ai fais assez, je crois, lancer des morceaux, distribuer les chorus (un peu de discipline ne fait pas de mal), pour écrire ce que je dis.
Et, il m'arrive de ne plus jouer plus avec certaines personnes, pour ces raisons invoquées.
Les meilleurs moments dans ma vie ont toujours été ses rencontres musicales à jouer ensemble, le reste du temps est bien souvent pour certain, la galère pour arriver à s'en sortir.
Vive la jam, le boeuf, le mouton (c'est bon), mes p'tits poulets et .... arretont de se tirer la bourre ...

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : sam. nov. 10, 2012 11:10 am
par ilipus
ha ha ha, mon tof, je me marre.
Quand je nous lis, toi jeepee et moi, je me dis qu'on devrait organiser un stage crrrmmmmpppffffffffffff

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : sam. nov. 10, 2012 11:24 am
par grassmatinee
ilipus a écrit :ha ha ha, mon tof, je me marre.
Quand je nous lis, toi jeepee et moi, je me dis qu'on devrait organiser un stage crrrmmmmpppffffffffffff
J'y pensais justement!
8)

PS. Il y a aussi des "guitaristes sans papier" qui jouent sans écouter/en même temps que les autres. Ce n'est pas franchement lié. Pour le reste, votre "coming out", JeePee et Ilipus est très instructif, de mon point de vue bien sûr. :wink:

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : sam. nov. 10, 2012 11:32 am
par JeePee
grassmatinee a écrit :Pour le reste, votre "coming out", JeePee et Ilipus est très instructif, de mon point de vue bien sûr. :wink:
Ne viens pas dire que tu ignorais que
Ilipus a écrit :T'es (JeePee) donc aussi con que moi au final (et c'est pas un scoop)
Ce n'est vraiment pas un scoop...

Quant au stage... :roll:

Re: CREATION DE LA SJO (Slow Jam Only)

Publié : sam. nov. 10, 2012 12:19 pm
par grassmatinee
Non, j'étais sérieux, moi qui suis depuis toujours dans "l'écoute contemplative"...
8)