9 janvier
En 1886, naissait monsieur
Lloyd Loar.
De 1919 à 1924, il fut ingénieur acousticien (acoustic engineer) chez Gibson, et amena un certain nombre de changements ou améliorations aux mandolines de type "F" (entre autres) fabriquées alors par la marque, similaires pour partie à ce qui s'était passé pour le violon baroque, avec un manche s'allongeant pour devenir la norme du violon moderne (et donc, par exemple, aucun Stradivarius n'a gardé son manche d'origine, seulement la volute).
Ceci aboutit à l'émergence de la mandoline "master model" F5, de la mandole H5, du mandoloncelle K5 et de" la guitare L5, le sommet de la gamme. Plus un exemplaire unique de mandoline de type "A5".
Et donc, pour faire très court, si vous trouviez dans le grenier de votre grand-mère (vraisemblablement américaine) une mandoline avec ce type d'étiquette :
vous pourriez peut-être songer à cesser de travailler!
Ecouter : pour entendre le son produit par ces mandolines d'exception, vous pouvez écouter Bill Monroe (qui initia la "mode" chez les bluegrasseux, alors que cet instrument visait les instrumentistes classiques!), John Reischman qui utilise la sienne dans pratiquement tous ses enregistrements, mais aussi David Grisman, Alan Bibey, Tom Rozum, Frank Wakefield, Herschel Sizemore, Mike Marshall, Ronnie McCoury, Ricky Skaggs ou Chris Thile, par exemple. Actuellement, le prix de ces presque centenaires avoisine les deux cent mille dollars, et ne risque pas vraiment de baisser. Un certain nombre de voix s'élèvent cependant pour affirmer qu'en ce moment, nous vivons l'âge d'or de la mandoline, et que les productions de qualité n'ont jamais été aussi nombreuses, et leur qualité aussi aboutie...
Il suffit de se souvenir qu'au début des années soixante-dix, le prix (d'occasion forcément) de ces merveilles était situé au dessous de dix mille dollars.
Mais bon, vous n'aviez peut-être pas envie d'en savoir autant. Le mieux est sûrement de voir et d'écouter cette
merveilleuse histoire!
ou alors,
de casser la tirelire...
8)
PS. Attention, pour les très jeunes ou très naïfs, ou les deux, il ne faut pas confondre une mandoline "Lloyd Loar" Gibson (entre 1922 et 1924) avec une mandoline "The Loar", utilisation astucieuse aujourd'hui du nom et du logo "the" comme pour "the Gibson", par des fabricants chinois (sous licence américaine je crois).