12-07-2021
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Nous n'en étions pas à notre première organisation de stage de chant avec Mathilde Cousin. Essentiellement axés sur le bluegrass (mais il y eut aussi des stages de chant en français, traditionnel ou autre). Jusqu'ici, ça s'est toujours passé à la maison, avec la convivialité et la décontraction qui font qu'on se sent vite confortable et à l'aise.
Nous étions tous vaccinés ou testés, trois lieux ont été utilisés selon l'heure de la journée, les conditions et la météo : extérieur avec ombre et parasols, un barnum aéré, et le grand salon (sans madame Pervenche ni le colonel Moutarde) toutes fenêtres et baies vitrées ouvertes. Mais cette fois-ci, c'était un peu spécial...
Mathilde a déjà un public assidu pour le chant bluegrass, dont nous faisons partie. Nous la suivons dès que possible, quelque soit le niveau retenu, car une piqûre de rappel fait toujours du bien. Et chercher de nouvelles voix puis les assembler est un vrai plaisir.
Et en effet, si la plupart des bluegrasseux américains ont pratiqué le chant en harmonie depuis l'enfance en famille et à l'église, ce n'est pas le cas pour nous en France.
Même si on fréquente l'église.
Le thème choisi était cette fois le Bluegrass Gospel et ses particularités. C'est un véritable style dans le style, passionnant à découvrir, analyser et pratiquer. Et très différent du Gospel plus traditionnel, qui fonctionne et s'articule différemment.
Si le Gospel est bien sûr d'origine religieuse, il n'est pas nécessaire d'être croyant pour y trouver beauté et délicatesse, deux arguments bien convaincants pour s'y intéresser.
Si les voix lead, ténor et baryton y sont bien présentes (parfois seulement deux), le déroulement est assez souvent particulier, les secondes voix ne plaçant pas toujours les mots ou syllabes au même moment que la voix principale, parfois même avec des paroles différentes.
La voix de basse, rarement présente en Bluegrass, a ici bien des possibilités.
Echauffer sa voix et son corps par des exercices appropriés, écouter d'abord des exemples, différentes versions d'un même chant. Apprendre la voix lead (principale). Chercher la voix ténor (au dessus), et l'articuler avec la voix lead. Puis/ou, s'il y a lieu, faire de même avec la voix baryton (plus grave) et l'articuler avec les autres.
Pratiquer en duo, en trio, tous ensemble, échanger les voix, faire des choix particuliers selon que la voix lead est chantée par un homme ou par une femme... impossible de se lasser, il y a toujours à découvrir, modifier, essayer.
Le plaisir ici est bien sûr l'harmonie et toutes les gratifications qu'elle offre grâce aux nombreuses combinaisons possibles, mais aussi lorsque l'on avance dans l'apprentissage d'une chanson, qu'on s'améliore, qu'on essaye en duo ou trio avec différentes personnes et qu'une combinaison de voix "matche" particulièrement.
Une chose est sûre : jamais notre maison n'avait autant entendu résonner "Hallelujah" !
Si ce stage était au départ conçu pour des chanteurs ayant déjà au moins un peu pratiqué le chant à plusieurs voix, nous avons eu le plaisir d'accueillir de toutes nouvelles stagiaires enthousiastes, déjà chanteuses, mais n'ayant pas d'expérience du chant en harmonie. Plaisir en tant qu'organisateurs, bien sûr, mais difficulté supplémentaire pour Mathilde Cousin : devoir mener le stage complet avec des niveaux vraiment différents.
Les échauffements, auxquels elle apporte un soin particulier, ont permis à tout un chacun d'entrer dans le jeu en douceur, mais surtout de (re)prendre conscience de tout ce qui entre en jeu, au niveau corporel, pour le bon déroulement, le confort de l'interprète et la qualité du chant.
Nous avons travaillé essentiellement sur trois chants assez différents, et chacun a pu s'essayer selon son envie aux différentes voix. Mathilde était, comme à son habitude, très à l'écoute de chacun, apportant avec à propos et douceur une correction, un conseil, un regard ou une oreille différents à chaque interprétation.
Petite difficulté supplémentaire pour mener ce stage, trois générations étaient présentes : adolescents, adultes et... adultes 2.0. Elle a donné à chacun toute l'attention possible et cela a visiblement porté ses fruits, vu le plaisir évident sur les visages en fin de session.
Bon, une fois les stagiaires partis, Mathilde a admis être assez fatiguée, ce dont nous ne doutons pas un seul instant vu l'énergie dépensée sur ces trois demi-journées.
Visiblement, ça en valait la peine.
Actualité rédigée par Nathalie Tournier & Ti' Pierre