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voici les premières pages (14 en tout)
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Bonne lecture !
Woody Guthrie par ses héritiers
Pour parler de Woody Guthrie, dont la vision et les combats n’ont peut-être jamais été autant d’actualité dans une Amérique où les plus démunis jouent à la loterie pour bénéficier de soins gratuits, j’aurais pu résumer les vies multiples de cet homme pas comme les autres. D’autres, et lui-même au premier chef, l’ont fait avant et bien mieux que je n’aurais pu le faire. J’ai préféré demander à des artistes actuels de raconter leur Woody Guthrie. Certains l’ont connu, de près comme Izzy Young, ou de loin comme Eric Andersen et Judy Collins. D’autres n’étaient pas nés quand il a disparu en 1967, mais tous s’accordent à le présenter comme un petit bonhomme chargé d’humanité qui toute sa vie n’a cessé de se dresser contre l’injustice, deux raisons qui expliquent pourquoi ses chansons sont véritablement intemporelles. Bon voyage avec Woody et ses héritiers.
Il existe deux catégories d’hommes, écrivait Albert Londres : ceux qui ont des meubles et ceux qui ont des valises. Pour rappeler si besoin était à laquelle des deux appartenait Woody Guthrie, Rounder a emballé ces quatre CD de pépites inédites dans une petite valise, qui n’a rien d’une malle Vuitton, mais qui est un bien bel objet avec ses fermetures en acier. Ne manque que la petite clé, mais Woody Guthrie détestait probablement les clés… L’important, c’est ce qui est dans la boîte et on sait à quel point les labels font gaffe en ce moment et s’efforcent de soigner les amateurs à grand renfort de packagings soignés et de memorabilia en tous genres. Outre la reproduction de deux cartes postales et d’une carte de visite de la radio KFVD de Los Angeles, la valise du hobo contient un superbe livret truffé de documents inédits pour la plupart et qui relate par le menu le parcours pas banal de ces 54 titres répartis en quatre galettes thématiques. Parcours peu banal car c’est d’une cave de Brooklyn qu’ont été exhumées les rondelles 78 tours enregistrées entre le 16 et le 25 avril 1944, entre deux voyages sur un bateau de commerce, et qui ont servi de matrice. Sans entrer dans les détails, ces chansons sont issues de sessions organisées dans les studios new-yorkais de Asch Records par Woody, Cisco Houston et l’harmoniciste Sonny Terry. 250 morceaux environ furent enregistrés au cours de ce marathon. Lorsqu’ils se séparèrent, Moe Asch et son partenaire Herbert Harris se partagèrent le butin. Moe Asch y piocha abondamment lorsqu’il lança son célèbre label Folkways, imité plus modestement par Harris et son label Stinson. Bien des années plus tard, la belle-fille de Harris légua à sa voisine Lucia Sutera le contenu de sa cave. Celle-ci ne s’en soucia guère jusqu’à sa retraite, pour se rendre compte en 2003 qu’elle abritait quelques caisses de 78 tours marquées du nom de Woody Guthrie. De fils en aiguilles (les secondes sont nombreuses et les premiers un peu long à démêler), les enregistrements miraculeusement préservés (probablement grâce au bon air de Brooklyn) furent transférés sur un support moderne et remis à Nora Guthrie, fille de Woody et responsable des monumentales archives paternelles : « Quand j’ai entendu ces chansons pour la première fois, wow !!! Le simple fait de pouvoir entendre cette musique avec une telle clarté, c’était, wow ! Puis remontèrent lentement des impressions anciennes lorsque j’entendis la voix de mon père emplir la pièce. Je m’en souvenais parfaitement, et d’un coup il était de nouveau près de moi avec ses amis Cisco et Sonny. C’est un sentiment très étrange. Plus le temps passe et plus la voix de Woody devient claire ». Ce qui frappe effectivement, c’est la netteté de la voix et la limpidité des quelques instruments sur des morceaux que l’on croyait connaître par cœur. Tous les classiques sont présents sur le CD Greatest Hits (« This Land is Your Land », « Grand Coulee Dam », « Pretty Boy Floyd », « Hard Travelin’ » et tant d’autres. Comme son nom l’indique, le CD Woody’s Roots remonte aux racines de l’œuvre de Guthrie, avec quelques traditionnels appris de ses parents, de son oncle Jeff ou du cireur de chaussures qui officiait chez le barbier de Pampa, au Texas. Guthrie reste surtout connu pour ses coups de sang : l’album Woody the Agitator fait la part belle aux refrains de lutte et de colère aux titres évocateurs : « I’m Gonna Join That One Big Union », l’inédit « Tear the Fascists Down » ou « Union Burying Ground ». Le dernier CD, enregistré avec Sonny Terry et Cisco Houston, est majoritairement composé de traditionnels transpercés par l’harmonica transi de Terry. En écoutant ces chansons miraculeusement retrouvées, en lisant ci-après les témoignages de songwriters et de folksingers sur qui Woody Guthrie a exercé une influence indélébile, vous sentirez à votre tour les sentiments de colère, d’humanité et d’espoir qui habitent l’œuvre de Woody Guthrie dont la voix authentique n’a pas fini de résonner et de nous raconter « quelque chose que l’on savait déjà ».Statistiques: Posté par parispal — mer. 24 juin 2015, 15:57
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